samedi 15 décembre 2012

Colibri


Le Colibri est considéré comme le plus petit oiseau, sûrement donc le plus fragile?
Ça doit être pour cette raison que ce nom a été choisi pour l'association de laquelle j'ai fait parti ce semestre.

(Bon aussi parce qu'il y a des Colibris en Uruguay. C'est une parenthèse donc je peux me permettre: on trouve très peu de pigeons en ville, on trouve de beaux oiseaux, et parfois des quantités de petits perroquets verts. Ils les chassent même à la campagne parce qu'il y en a des quantités et ils mangent les récoltes, c'est fou, non?)



Quelle association?
L'idée qui la motive est de profiter de la venue d'étudiants des quatre coins du monde et d'en faire profiter à des jeunes élèves qui n'ont pas la chance de voyager. Au rythme d'une fois tous les 15 jours nous nous rendons, nous un groupe d'étudiants internationaux ainsi que plusieurs uruguayens qui portent le projet, dans une école d'une banlieue défavorisée de Montevideo.

Nous nous rendons dans l'enceinte de cette école les samedi matins, afin de proposer des animations pour les enfants volontaires. Les enfants sont une vingtaine, le nombre varie, le nôtre aussi. On essaye de faire des jeux d'un peu tous nos pays, de chanter des chansons qui puissent nous réunir.

C'est génial de voir avec quel enthousiasme les enfants s'animent. On a pu parler avec la maîtresse  elle a conscience de ses moyens limités, mais que ce qu'elle fait peut vraiment aider ces enfants à s'en sortir. Elle est vraiment de bonne volonté et se réjouis de voir la réaction des enfants... pour notre plus grand bonheur à nous aussi. C'est l'occasion de passer (en bus) par des endroits qui nous font comprendre un peu l'autre réalité de l'Uruguay, une société où règne une forte inégalité.

Oui, parce que c'est une chose de voir dans la rue passer au milieu des voitures des charrettes à cheval  qui ramassent les ordures (avec parfois les gens qui rentrent littéralement dans la poubelle), une autre est de voir le quartier où ils vivent.

Bon, je ne dis pas non plus que tous les parents des enfants de l'école sont chiffonniers, ce n'est pas le cas, mais du moins c'est un quartier très pauvre.

En effet, je ne sais pas si le quartier de Marconi est le plus chaud de Montevideo, toujours est-il qu'il y a eu plusieurs incidents. Début Novembre le quartier s'est enflammé et on n'a pas pu y aller, il y a eu des affrontements contre la police faisant 1 mort et plusieurs blessés. Et il y a un mois, alors qu'on était en train de jouer dans la cour il est tombé une pierre. On a pensé d'abord que c'était une tuile du toit  Mais on s'est vite rendu compte que quelqu'un tirait des pierres sur l'école! On est tous rentrer finir l'activité à l'intérieur.

Après avoir parlé avec la maîtresse et les enfants, il apparaît que c'est quelque chose d'assez courant. Que ce sont des enfants du quartier presque aussi jeune que les enfants de l'école: 12-13 ans. Un enfant avec qui j'ai parlé me dit, grand sourire au lèvre qu'ils habitent tout près de chez lui, et que ça arrive souvent. Je pense que ça le faisait marrer de voir à quel point j'étais à la fois étonné et choqué.

Mais bon voilà, ça c'était juste une expérience.

Je trouve ça nul en fait d'avoir écrit autant sur cette journée, et aussi peu sur ce qu'ils m'ont apporté, la joie de participer avec eux à des activités où le rire s'entend d'un bout à l'autre de la cour. Le rire est international, c'est une valeur qu'il est facile de partager.

Toutes les autres rencontres ont été super, dans une très bonne ambiance et ça s'est souvent terminé en bataille d'eau géante, normal maintenant qu'on arrive en été n'est-ce pas?

Alors je voudrais partager quelques photos de ces activités :
Bonne partie des jeunes de l'asso:
on y trouve un brésilien, 2 allemands, 3 français, une canadienne, un italien, un mexicain, et 3 uruguayens
Une belle équipe!


Il faut voir la joie des enfants quand ils nous voient arriver, ça fait chaud au coeur. Et de passer comme ça quelque heures avec les enfants, on en sort tous le coeur remplit de joie.

C'est une activité qui tranche vraiment avec le reste de notre vie étudiante ici, et qui fait du bien.


Nous étions en équipe, mélangés avec les enfants
Et les activités se terminaient par un goûter du matin,
 pour le plaisir des petits et  des grands :-)
Affichant fièrement leur diplôme de la meilleure performance
de telle ou telle activité

mardi 27 novembre 2012

Que barbaro es Uruguay!

Oui, je voulais placer ce mot quelque part parce que je le trouve trop marrant. Ca veut dire barbare en Espagne et dans pas mal de pays, mais ici ils l'utilisent pour dire : génial, trop bien!

Aujourd'hui j'ai vu un grafiti sur une banque en ville disant : "El capitalismo destruye lo que la naturaleza construye", c'est assez transparent, le tag dénonçait l'effet du capitalisme sur le capital naturel. L'Uruguay est un pays d'un peu plus de 3 millions d'habitants pour une surface égale à 1/3 de la France. La moitié de la population vit dans la capitale, Montevideo. Vous comprenez donc où je veux en venir, non? L'intérieur du pays est très peu peuplé, en majorité par des vaches d'ailleurs comme je l'expliquait dans un précédent article. Et ici qui dit très peu peuplé dit nature plutôt bien préservée.

Les Uruguayens ont en majorité conscience de la valeur de leur capital naturel, en particulier quand le voisin argentin vient y passer ses vacances. Et il y a une volonté de préserver ce patrimoine naturel.

Quelle n'a pas été ma surprise par exemple de me retrouver au milieu d'une manif il y a quelques semaines. Mais une manif qui ne ressemblait à aucune autre, du moins française. En effet, je me retrouvé nez à nez avec ça :

Il s'agissait de la marche nationale de défense de la terre et des biens naturels réunissant producteurs agricoles, et habitants de régions côtières qui font face à plusieurs projets de construction d'usine ou de port en eau profonde, à fort impact environnemental.


Ou comment développement économie et environnement ont des intérêts divergents.


C'était assez impressionnant de voir tous ces cavaliers, je pense que c'était le plus grand groupe que j'ai jamais vu (ils m'ont paru plus nombreux que la garde républicaine figurez vous!)



Alors après avoir bûché une semaine à rendre plusieurs travaux de groupe en cette fin d'année, je suis partis ce week end sur la côte Atlantique, profiter d'un lieu encore préservé. Bondé en été (il est bon de préciser qu'ici ça fait référence à Janvier-Février), il était néanmoins déserté en ce mois de Novembre.


Ca a été l'occasion de découvrir ce village : Punta del Diablo, qui attire beaucoup de jeunes uruguayens aux beaux jours. Avec ses maisons atypiques, en majorité en bois, et peintes de toutes les couleurs c'est de toute beauté.




Déjeuner face à la mer, ça c'est trop bon! 

Je me suis fait la réflexion que c'était la première fois que je me baignais réellement dans l'Altantique depuis que je suis arrivé, parce qu'on va dire que les 2 fois où je suis allé à Montevideo dans l'eau saumâtre du Rio de la Plata ça ne compte pas, hein?




Complexe de petits appartements en forme de bateau








Petite photo d'artiste :)


Avec sa grande plage battue par les vents de l'Atlantique, et ses dunes qui s'étendent sur plusieurs centaines de mètres, ce sont des m3 et des m3 de sable fin que l'on peut fouler à loisir. Quel bonheur, de profiter de tels espaces, tellement tranquilles.


C'est vraiment un lieu propice à la contemplation!


Notre hostel, Las Hadas

Notre chambre alliant naturalité à confort moderne

                           









mardi 23 octobre 2012

Uruguay, un peuple tranquille

Un ami Uruguayen me faisait remarquer qu'ici tout prenait du temps, et à la réflexion, c'est vrai, alors j'avais envie de vous raconter un peu l'histoire d'un peuple tranquille.

Déjà quand ils se saluent les Uruguayens disent : "hey, comment ça va?" Et l'autre de répondre: "tout va bien, todo tranquilo (ou tout va tranquillement)"

Et différents aspects de la vie, certains liés à la culture prennent du temps. Cet ami en question me faisait remarquer :

  • les études: on fait la licence en 4 ans et demi,
  • le maté, la boisson locale prend du temps à préparer,
  • l'asado, un plat local prend du temps à préparer,
  • le dulce de leche, met des heures à cuire,
  • alors les gens prennent leur temps (en caisse de supermarché c'est assez agaçant par exemple)


Les Uruguayens boivent du maté, une sorte de thé amer pillé, qui se boit dans un maté (le contenant à le même nom que la plante), à travers une "bombilla", (prononciez baumbicha) une paille métallique dotée d'un filtre.

Cette boisson traditionnelle, qu'on trouve très couramment en Uruguay, et chez son grand frère Argentin, se boit chaud, et s'emmène partout en prenant sous le bras son thermos d'eau chaude, pour aller faire une balade, des courses, voir conduire!

Il faut que l'herbe soit très chaude, qu'elle ait eu le temps de prendre la température de l'eau pour apprécier pleinement la boisson. C'est quelque chose qu'on partage avec ses amis. Le récipient ne permettant pas de mettre de grandes quantités d'eau, ce rituel peut prendre des heures, passées sur la rambla.

Evidemment, je suppose que pour le "tereré", version froide du maté de son cousin Paraguay, il n'y a pas besoin d'attendre que la "yerba", (l'herbe) prenne la température de l'eau.


De nouveau, je dois dire que la culture Uruguayenne et Argentine ont beaucoup de points communs :
  • qu'il s'agissent de la langue, ils sont les seuls à prononcier "ch" les double "l" de : "me llamo François" par exemple, qui se prononce "me chamo".
  • d'aspects culturels : on écoute de la cumbia, on dansait du tango, mais aujourd'hui c'est presque uniquement les personnes d'un certain âge qui pratiquent la danse et le chant. (je posterai un article dédié au Tango)
  • et d'autres aspects culinaires par exemple : on mange beaucoup de viande, on se dispute l'origine du dulce de leche, (on dit en France confiture de lait, mais c'est très peu connu), qu'on mange à la cuillère ou dans les alfajores
  • Les deux, (mais là on peut sûrement étendre à toute l'Amérique Latine), ont un passé assez douloureux avec des années de dictature, de crises,... et cet état d'esprit on le retrouve dans les plaintes mélancoliques du tango, ou dans le ton de leurs films, le plus souvent dramatique.

Un autre élément que j'aurais presque oublié, la campagne! Dans ces deux pays la campagne est très... très tranquille. Dès qu'on entre à l'intérieur des terres on rencontre les étendues de prairies. Pour être un peu plus précis je met une carte : 

Et alors dans ces étendues sont élevées des troupeaux de bovins en majorité, et aussi un peu d'ovins.

Saviez-vous que pour une population d'entre 3 et 4 millions d'habitants, l'Uruguay compte près de 12 millions de bovins?!!!





Bon, je crois que maintenant il va falloir que j'en dise un peu plus. Qu'est-ce qu'un "asado" ou un "chivito" par exemple?

Je pense l'avoir fait déjà transparaître dans mes précédents articles, notamment celui du Prado, il y a en Uruguay une culture de la viande, de la vache, des cow boys,... et ça se retrouve dans le régime alimentaire traditionnel, grand consommateur de viande! 




Alors, on retrouve deux plats qui se mangent beaucoup: le premier, type fast food, répond au doux nom de "chivito".

Ais-je besoin de dire ce qu'on trouve dedans? Un énorme steak, du bacon lorsqu'on commande un "canadiense", de la salade et des tomates comme dans un hamburger.

Ça se mange avec des frites, évidemment.

ET ÇA C'EST BON!!


Et sinon il y a l'ASADO, le type d'énormes grillades ou barbecue sur feu de bois! Alors évidemment c'est toute une organisation qui prend une demi journée, alors on en fait évidemment moins souvent, et il nécessite un certain savoir-faire qui se transmet de père en fils. Il s'agit de faire dans un premier temps un gros feu de bois, selon une organisation spéciale, pour que la bûche du milieu n'ait pas trop d'air et fasse beaucoup de braises.

Ensuite on étale les braises, pour cuire à feu doux (termostat 2 environ) :-) pendant quelques heures la viande et éventuellement le fromage (dans un récipient pour le faire fondre) , les légumes qu'on a disposé sur une grille = "parilla" (vous avez compris maintenant qu'on prononce ça "paricha").
Une fois cuite, la viande est coupée en petits moreaux, disposée au milieu de la table et forme la totalité du repas. Chose quelque peu inhabituelle pour un estomac européen de voir un repas quasi exclusivement constitué de viande! 




Et pour le dulce de leche, et les alfajores comment dire... mmmh, mmmh, c'est un délice! (à prononcier avec la vois d'Eric dans la tour montparnasse infernale).

Pour le décrire il s'agit de quelque chose entre le lait concentré et le caramel. Bref, vous voyiez un peu le goût sucré, l'aspect onctueux, la couleur caramel,.. ah, ça y est vous avez l'eau à la bouche!!


C'est une spécialité qu'on trouve beaucoup en Uruguay et en Argentine (et l'un et l'autre s'en disputent l'origine) mais il s'en trouve dans presque tous les pays d'Amérique Latine.


Différentes sortes de bizcochos, 
Il se mange à la petite cuillère, ou alors... un peu à toutes les sauces à vrai dire! On en trouve en premier lieu dans toutes les petites pâtisseries qu'on trouve en boulangeries : biscochos, alfajores, qui sont souvent sur la table d'un goûter Uruguayen.
Certains ont la forme de petits croissants mais en réalité
la pâte est beaucoup plus serrée, ça n'a pas le même gout



Puis on le trouve dans toutes sortes de gâteaux, décliné sous forme de tablette, de glaces, ...




Un alfajor est constitué de 2 ou éventuellement 3
épaisseurs de pâte de farine de maïs, fourrés au
dulce de leche.

Il en existe évidemment beaucoup de variantes












...Pour le plus grand plaisir de tous les gourmands!






Et ici, Alfajores maison









jeudi 18 octobre 2012

Voilà le printemps

Bonjour à toi, qui suis mes aventures depuis l'autre bout du monde.


Ici, le temps commence à changer vers du beau temps. L'Uruguay est côtière sur 50% de sa frontière, il en ressort que le climat est tempéré, et assez humide. Il ne fait pas très froid l'hiver (même si, je peux vous dire que le temps très humide rend le froid vraiment pas agréable), ni trop chaud l'été.

Et le climat est très changeant, ça je peux vous le dire! J'ai lu que c'était dû aux contrastes entre les vents froids de la pampa Argentine et de ceux venants du Brésil.

Illustration : il y a une semaine


Grosse tempête, qui a fait tomber de nombreux arbres à travers la ville. Assez impressionnant.  La première photo est prise de devant le bâtiment où j'allais en cours, la deuxième dans une rue entre chez moi et la fac!



Et ce week end :
 :-)


Il a fait un temps incroyable, je pense que c'était le meilleur temps qu'on ait eu depuis que je suis arrivé. On est allé avec de nombreux étudiants en échange à Punta del Este, une citée balnéaire à l'Est de Montevideo très prisée à la fois des uruguayens, et de nombreux touristes fortunés d'Argentine et du Brésil... ce qui en fait la ville la plus chère d'Uruguay. Pour voir de la nature faudra repasser! Ou plus précisément aller plus au Nord, dans un département nommé Rocha, qui est vraiment préservé, avec des km de plages, et une grande réserve naturelle.

Punta del Este offre l'intéressante particularité par sa pointe de marquer la séparation entre les eaux de l'estuaire du Rio de la Plata entre l'Argentine et l'Uruguay, et l'Océan Atlantique. Aussi d'un côté se trouvent les eaux peu salées, et calmes du Rio de la Plata, à l'abris du vent par les hauts édifices de la pointe, et de l'autre côté de la pointe (pas plus de 150m de large), se trouve la plage côté Océan, beaucoup plus agitée, où les gens font du surf. Hé oui, à cette saison, pas encore de baignade, si le soleil tapait, l'eau était gelée. J'espère qu'elle se réchauffera d'ici l'été.

Je met par la suite quelques photos de Punta del Este :

Oeuvre d'art qui trône sur une plage de Punta : une main qui sort du sable. Je ne peux malheureusement pas en dire plus, l'artiste, surement trop timide n'a pas expliqué le sens de son oeuvre.



Port de Punta del Este, qui se remplira cet été. 

Normal, le goéland est posé sur...

des Lions de mer qu'on trouve dans le port


Trouvez Charlie