Déjà quand ils se saluent les Uruguayens disent : "hey, comment ça va?" Et l'autre de répondre: "tout va bien, todo tranquilo (ou tout va tranquillement)"
Et différents aspects de la vie, certains liés à la culture prennent du temps. Cet ami en question me faisait remarquer :
- les études: on fait la licence en 4 ans et demi,
- le maté, la boisson locale prend du temps à préparer,
- l'asado, un plat local prend du temps à préparer,
- le dulce de leche, met des heures à cuire,
- alors les gens prennent leur temps (en caisse de supermarché c'est assez agaçant par exemple)
Les Uruguayens boivent du maté, une sorte de thé amer pillé, qui se boit dans un maté (le contenant à le même nom que la plante), à travers une "bombilla", (prononciez baumbicha) une paille métallique dotée d'un filtre.
Cette boisson traditionnelle, qu'on trouve très couramment en Uruguay, et chez son grand frère Argentin, se boit chaud, et s'emmène partout en prenant sous le bras son thermos d'eau chaude, pour aller faire une balade, des courses, voir conduire!
Il faut que l'herbe soit très chaude, qu'elle ait eu le temps de prendre la température de l'eau pour apprécier pleinement la boisson. C'est quelque chose qu'on partage avec ses amis. Le récipient ne permettant pas de mettre de grandes quantités d'eau, ce rituel peut prendre des heures, passées sur la rambla.
Evidemment, je suppose que pour le "tereré", version froide du maté de son cousin Paraguay, il n'y a pas besoin d'attendre que la "yerba", (l'herbe) prenne la température de l'eau.
De nouveau, je dois dire que la culture Uruguayenne et Argentine ont beaucoup de points communs :
- qu'il s'agissent de la langue, ils sont les seuls à prononcier "ch" les double "l" de : "me llamo François" par exemple, qui se prononce "me chamo".
- d'aspects culturels : on écoute de la cumbia, on dansait du tango, mais aujourd'hui c'est presque uniquement les personnes d'un certain âge qui pratiquent la danse et le chant. (je posterai un article dédié au Tango)
- et d'autres aspects culinaires par exemple : on mange beaucoup de viande, on se dispute l'origine du dulce de leche, (on dit en France confiture de lait, mais c'est très peu connu), qu'on mange à la cuillère ou dans les alfajores
- Les deux, (mais là on peut sûrement étendre à toute l'Amérique Latine), ont un passé assez douloureux avec des années de dictature, de crises,... et cet état d'esprit on le retrouve dans les plaintes mélancoliques du tango, ou dans le ton de leurs films, le plus souvent dramatique.
Un autre élément que j'aurais presque oublié, la campagne! Dans ces deux pays la campagne est très... très tranquille. Dès qu'on entre à l'intérieur des terres on rencontre les étendues de prairies. Pour être un peu plus précis je met une carte :
Et alors dans ces étendues sont élevées des troupeaux de bovins en majorité, et aussi un peu d'ovins.
Saviez-vous que pour une population d'entre 3 et 4 millions d'habitants, l'Uruguay compte près de 12 millions de bovins?!!!
Saviez-vous que pour une population d'entre 3 et 4 millions d'habitants, l'Uruguay compte près de 12 millions de bovins?!!!
Bon, je crois que maintenant il va falloir que j'en dise un peu plus. Qu'est-ce qu'un "asado" ou un "chivito" par exemple?
Je pense l'avoir fait déjà transparaître dans mes précédents articles, notamment celui du Prado, il y a en Uruguay une culture de la viande, de la vache, des cow boys,... et ça se retrouve dans le régime alimentaire traditionnel, grand consommateur de viande!
Alors, on retrouve deux plats qui se mangent beaucoup: le premier, type fast food, répond au doux nom de "chivito".
Ais-je besoin de dire ce qu'on trouve dedans? Un énorme steak, du bacon lorsqu'on commande un "canadiense", de la salade et des tomates comme dans un hamburger.
Ça se mange avec des frites, évidemment.
ET ÇA C'EST BON!!
Et sinon il y a l'ASADO, le type d'énormes grillades ou barbecue sur feu de bois! Alors évidemment c'est toute une organisation qui prend une demi journée, alors on en fait évidemment moins souvent, et il nécessite un certain savoir-faire qui se transmet de père en fils. Il s'agit de faire dans un premier temps un gros feu de bois, selon une organisation spéciale, pour que la bûche du milieu n'ait pas trop d'air et fasse beaucoup de braises.
Ensuite on étale les braises, pour cuire à feu doux (termostat 2 environ) :-) pendant quelques heures la viande et éventuellement le fromage (dans un récipient pour le faire fondre) , les légumes qu'on a disposé sur une grille = "parilla" (vous avez compris maintenant qu'on prononce ça "paricha").
Une fois cuite, la viande est coupée en petits moreaux, disposée au milieu de la table et forme la totalité du repas. Chose quelque peu inhabituelle pour un estomac européen de voir un repas quasi exclusivement constitué de viande!
Et pour le dulce de leche, et les alfajores comment dire... mmmh, mmmh, c'est un délice! (à prononcier avec la vois d'Eric dans la tour montparnasse infernale).
Pour le décrire il s'agit de quelque chose entre le lait concentré et le caramel. Bref, vous voyiez un peu le goût sucré, l'aspect onctueux, la couleur caramel,.. ah, ça y est vous avez l'eau à la bouche!!
C'est une spécialité qu'on trouve beaucoup en Uruguay et en Argentine (et l'un et l'autre s'en disputent l'origine) mais il s'en trouve dans presque tous les pays d'Amérique Latine.
Différentes sortes de bizcochos, |
Certains ont la forme de petits croissants mais en réalité la pâte est beaucoup plus serrée, ça n'a pas le même gout |
Puis on le trouve dans toutes sortes de gâteaux, décliné sous forme de tablette, de glaces, ...
Un alfajor est constitué de 2 ou éventuellement 3 épaisseurs de pâte de farine de maïs, fourrés au dulce de leche. |
Il en existe évidemment beaucoup de variantes |
...Pour le plus grand plaisir de tous les gourmands! |
Et ici, Alfajores maison |
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